Du Levant au Ponant: la représentation des côtes de la Manche chez les géographes grecs et romains

Jean-Marie Kowalski

Résumé


Distinguer le Levant du Ponant selon la représentation moderne qui désigne d’une part l’espace méditerranéen, d’autre part celui que constituaient la Manche et l’Atlantique, relève assurément d’une forme d’anachronisme lorsque l’on traite d’histoire ancienne. Pourtant, cette distinction invite à s’interroger sur l’évolution des représentations géographiques qui se joue entre la carte du monde d’Ératosthène et la période qui suit la conquête romaine de la Gaule et de la Bretagne. C’est en effet une représentation du monde centrée sur la Méditerranée qui s’étend brutalement vers le nord et l’ouest, mais aussi vers le sud (Zanzibar chez Ptolémée), sur la base de témoignages divers par leur nature, qu’il s’agisse d’écrits militaires ou d’itinéraires terrestres et de périples nautiques. À cette extension de la représentation du monde s’ajoute une diversification des espaces maritimes représentés.  L’Atlantique et la Manche, leurs côtes, les territoires qui les bordent, sont doués de caractéristiques propres qui gouvernent les représentations fondées sur l’expérience des observateurs, et la granularité de l’information n’y est assurément pas la même que dans des zones mieux connues. C’est en cela que la comparaison des représentations d’aires géographiques différentes peut aujourd’hui prendre son sens.

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