Les eaux dans le «séjour moisi de l'Hadès frissonnant», d'Homère à Virgile

Émilia Ndiaye

Résumé


Les conceptions du monde de l'au-delà, monde imaginaire s'il en est, sont multiples chez les Indo-Européens, qui le situent dans les cieux ou dans les régions souterraines. Mais la plupart du temps «l'autre monde se trouve au-delà d'un plan d'eau: océan, baie, ou plus souvent une rivière qui est traversée de différentes manières, par un ferry, un pont, ou en pataugeant», comme l'a montré Lincoln (1982, p. 19), qui met en relation plusieurs récits d'origines diverses, grecque, sanskrite, nordique ou celte. On sait que pour les Anciens, Grecs ou Romains, la rivière qui sépare des Enfers, «séjour moisi de l'Hadès frissonnant», εὐρώεντα δόμον κρυεροῦ Ἀίδαο (Mazon 1951, v. 153), est le Styx (ou son bras l'Achéron) et que c'est le nocher Charon qui la fait franchir aux âmes des morts. Mais l'hydrographie souterraine est loin de se limiter à ce fleuve. Nous nous attacherons ici aux eaux infernales telles qu'elles sont présentes dans la littérature gréco-latine, pour analyser leur représentation et leur symbolique dans l'imaginaire des Grecs et des Latins.

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Références


Mazon, Paul, éd. (1951), Hésiode. Théogonie, Les Travaux et les Jours, Le Bouclier, Collection des Universités de France, Paris : Les Belles Lettres.

Lincoln, Bruce (1982), « Waters of Memory, Waters of Forgetfulness », Fabula 23, p. 19–34.


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